Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO)
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Au cours d’une rencontre avec des habitants du territoire de Mahagi, à plus de 180 km de Bunia, en Ituri, à la frontière avec l’Ouganda, la MONUSCO les a sensibilisés à la désinformation et son corollaire que sont les discours de haine. Ce territoire n’échappe pas au phénomène qui fait que certains habitants se méprennent sur le rôle de la mission onusienne ou développent un sentiment anti-Monusco proche de la haine. 

« Nous sommes sur les réseaux sociaux, nous lisons et voyons ce qui circule et se dit sur la MONUSCO… Nous apprenons qu’elle a tué des civils alors que c’est une organisation qui défend les droits de l’Homme. Là où est la MONUSCO, il y a l’insécurité aussi. A quoi sert donc cette Mission d’observation que vous êtes ? Toutes ces choses circulent sur les réseaux sociaux, que répondez-vous ? », a affirmé, comme pour planter le décor, le représentant local de la structure citoyenne « Sauvons le Congo », au cours de la rencontre qui s’est déroulée dans la salle des réunions de la coordination territoriale de la société. 

Une trentaine de participants, dont cinq femmes, étaient présents à cette rencontre où l’occasion a été donnée à la MONUSCO d’expliquer les ressorts de ce phénomène qui cherche à ternir son image et qui repose souvent sur l’ignorance et parfois la mauvaise foi.  

Résultats probants et vérifiables 

Les représentants de la Mission ont défendu son bilan en mesurant le chemin parcouru depuis 1999 à ce jour en RDC et en Ituri avec la MONUC/MONUSCO, pour des résultats aussi probants que vérifiables tels des milliers de kilomètres de route réhabilités ou encore des centaines de ponts construits ou réhabilités pour faciliter les mouvements des forces de sécurité et les échanges économiques, pour n’en citer que quelques uns.

De nombreuses réalisations qui ont donné à réfléchir à plusieurs participants. L’une d’entre elle, Eva Manu, a plaidé pour que la MONUSCO sensibilise notamment les femmes aux manipulations, surtout en période d’élection. « Il serait bon que la MONUSCO songe aussi à une séance de sensibilisation pour que les femmes connaissent aussi quelque chos,e pour qu’elles puissent aussi bien voter ; parce que nous voyons que les mamans sont analphabètes, donc il faut les aider. Lors du vote, elles ne peuvent pas bien voter, parce qu’il y en a qui ne savent ni lire ni écrire. Pour cela, il faudrait que la MONUSCO songe à la sensibilisation de ces mamans pour qu’elles ne se fassent pas manipuler. Vraiment, c’est important », a-t-elle déclaré. 

Faire encore plus 

Un autre participant a, quant à lui, plaidé pour que la MONUSCO termine le travail qu’elle a commencé. « Nous avons aimé cet échange. Souvent, des personnes qui ne comprennent rien au travail de la MONUSCO racontent des histoires et aussi parce qu’elles voient que, depuis 1999, on continue à enregistrer des morts. Mais nous reconnaissons ce que la MONUC a fait et ce qui se fait », a-t-il expliqué. 

Estimant que, si plusieurs jeunes sont restés à l’écart de la violence, c’est parce que la jeunesse de Mahagi s’est beaucoup focalisée sur les activités sportives. Il a ainsi plaidé pour un soutien au sport local. « Pourquoi ne pas nous aider avec un stade de football par exemple ? Car le sport est un élément intégrateur », a-t-il ajouté.

Des acquis certains

Enfin, plusieurs participants ont reconnu les nombreux acquis de la Mission dans leur territoire, il y a plusieurs années, lorsque la MONUSCO avait un sous-bureau à Mahagi. Entre 2002 et 2003, deux groupes armés étaient actifs dans ce territoire de Mahagi : FAPC de Jérôme Kakwavu (actuellement en prison) et APC allié au FNI (Force nationaliste et intégrationniste) de Peter Karim. Grâce aux efforts du gouvernement congolais, soutenu par la MONUSCO, ces groupes armés ont cessé leurs activités depuis 2010.

Jeannette Nikuma, agent de prise en charge des victimes sexuelles et basées sur le genre à l’hôpital général de Mahagi, se souvient encore : « Les APC ont détruit mon champ de maïs, cette année-là. En 2003, je n’avais rien récolté. Ils avaient tout arraché. Quand leur commandant arrivait dans un champ, il disait seulement : ça, c’est le champ de Moyi. Ses hommes vous chassaient de votre propre champ dont ils s’emparaient. Quand les casques bleus de la MONUSCO sont arrivés, le calme et la sécurité aussi étaient arrivés ». 

Et d’ajouter : « Beaucoup de personnes qui avaient fui vers l’Ouganda avaient commencé à revenir. Moi-même, j’avais fui vers Nyarambe à 22 km d’ici. Nous étions bien, les rebelles avaient fui le milieu, la vie avait repris son cours normal, les enfants qu’ils avaient enrôlés commençaient à être sortis de leurs rangs grâce à la MONUC et à ses associations partenaires. Nous gardons de bons souvenirs de l’époque où il y avait la MONUC ici ». 

Cependant, les regrets ne sont pas loin. Beaucoup à Mahagi ont le sentiment que la MONUSCO est partie trop tôt. Selon eux, les acquis de la présence de la mission onusienne n’ont pas su être capitalisés pour permettre au milieu d’amorcer un réel décollage économique. 

« On n’a pas pérennisé les acquis de la MONUC qui avait fait un excellent travail. Il a manqué de moyens pour nous soutenir. Si on observe aujourd’hui un relâchement, c’est à cause de ce manque d’appui. La MONUC nous a rapprochés de l’administration. Nous étions devenus partenaires des autorités. Nous avons reçu plusieurs formations, mais les moyens nous font défaut aujourd’hui pour capitaliser ces acquis et mieux jouer notre rôle de contre-pouvoir. Vraiment, que la MONUSCO songe à nous appuyer encore », a résumé le président de la notabilité de Mahagi.

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